Tokyo compte des milliers de temples bouddhistes, mais s’il y en a bien un qui attire toute l’attention des touristes c’est le temple Senso-ji. Ce site religieux situé dans le quartier d’Asakusa est tout simplement le plus ancien lieu de culte de la capitale japonaise.
Dans cet article, je vous fais découvrir le temple Senso-ji et l’ensemble des attractions touristiques qui l’entourent. Je vous propose un itinéraire qui vous permettra de voir tous les points d’intérêt les plus importants du lieu le plus visité de Tokyo. Je vous raconterai également l’histoire de ce temple bouddhiste. Le tout est, comme toujours, agrémenté de mes astuces qui vous permettront de profiter un maximum de votre visite.
De quoi allons nous parler ?
Mon avis sur le temple Senso-ji

A propos de l'auteur
Je suis Michaël, un Français venu s’installer à Tokyo en 2016. Je partage mes recommandations de voyage au Japon et des astuces pour venir vivre dans ce pays sur mon blog, Nipponrama.
En bref
Le temple Sensoji est une étape obligée de tout itinéraire à Tokyo. Il est l’un des temples les plus impressionnant de la capitale japonaise. Vous auriez tort de ne pas vous y rendre, même s’il s’agit d’un lieu victime du tourisme de masse.
Visite du temple Senso-ji et des alentours
Dans cette partie, je vous explique comment profiter de l’ensemble des attractions touristiques qui se trouvent dans le temple Senso-ji et ses alentours. Cet itinéraire est celui que je recommande à tous les touristes qui découvrent ce célèbre temple bouddhiste pour la première fois.
Kaminarimon : la porte de la foudre
Située à seulement quelques mètres de la station de métro Asakusa, la porte Kaminarimon est l’entrée principale du temple Senso-ji. Cette imposante structure rouge se dresse sur le chemin de la plupart des touristes venant découvrir l’un des principaux sites religieux de Tokyo.
C’est ici que les visiteurs prennent leurs premières photographies, en face de la gigantesque lanterne écarlate suspendue à la porte sacrée. Ce lampion sur lequel est écrit « Porte de la Foudre » est conçu par un artisan de Kyoto. En effet, il n’y a que dans cette ville qu’il y a le savoir-faire nécessaire pour créer un objet de cet dimension. La lanterne de la porte Kaminarimon mesure tout de même 4 mètres de haut et 3,3 mètres de large pour un poids total de 700 kilogrammes.
Deux grandes statues des divinités japonaises du tonnerre et du vent, Raijin et Fujin, protègent l’entrée du temple. Deux autres statues plus petites se trouvent de l’autre côté de la porte. Elles représentent Tenryu et Kinryu.
Traversez la porte Kaminarimon dès que vous avez fini de l’admirer et de prendre vos photos. Le reste de l’itinéraire menant au temple Senso-ji se trouve derrière sa gigantesque lanterne.
Nakamise Dori : la rue commerçante en face de Senso-ji
Une autre importante étape de la visite se dresse entre le temple bouddhiste et sa majestueuse porte. Il s’agit de la rue commerçante Nakamise Dori. Vous pouvez admirer au loin l’immense complexe religieux depuis l’autre extrémité de cette longue voie piétonne.

La rue Nakamise Dori, à Asakusa. Photo par Michaël da Silva Paternoster.
Cette rue historique existe depuis le début de l’époque Edo, au XVIIe siècle. Auparavant, elle était parcourue par les pèlerins, mais elle est devenue aujourd’hui une étape obligatoire des touristes venus visiter Tokyo. Des boutiques de souvenirs et des échoppes tenues par les mêmes familles depuis plusieurs générations se trouvent de part et d’autre de la Nakamise Dori.
Les commerçants descendent leurs rideaux à partir de 17 heures, en même temps que la fermeture du grand hall. La rue commence à se vider à partir de ce moment, jusqu’à devenir un lieu paisible pendant la nuit.
Le Hozomon : la deuxième porte de Senso-ji
Après avoir traversé les 250 mètres de la Nakamise Dori, vous vous retrouverez en face d’une porte encore plus grande que la Kaminarimon. Il s’agit du Hozomon, la « Porte de la maison du Trésor ».

La porte Hozomon, à Senso-ji, Tokyo. Photo par Michaël da Silva Paternoster.
Son nom vient du fait que le deuxième étage de ce bâtiment héberge de nombreux trésors appartenant au temple Senso-ji. Ces objets de valeur ne sont malheureusement pas accessibles aux visiteurs. Mais les touristes peuvent se consoler en admirant deux statues hautes de 5,45 mètres de la divinité Nio, protecteur de Bouddha. Cette porte était originellement appelée « Niomon », la « Porte de Nio » en japonais.
Contrairement au Kaminarimon, le Hozomon n’héberge pas une seule grande lanterne, mais trois. La lanterne centrale rouge pèse 400 kilogrammes, tandis que les deux lanternes latérales en bronze pèsent chacune une tonne. Le plus grand de ces immenses lampions affiche le nom du quartier de Kobunacho (小舟町), dans l’arrondissement tokyoïte de Chuo. Elle commémore la donation de 5 millions de yens par les habitants de ce quartier lors du 400e anniversaire du commencement de l’époque Edo, en 2003.
Une fois que vous aurez traversé la porte Hozomon, vous pourrez voir le hall du temple Senso-ji juste en face de vous. Mais je vous conseille de vous retourner un moment pour voir les deux immenses waraji, des sandales japonaises en paille, mesurant 4,5 mètres de long et pesant chacune 400 kilogrammes.
Gojunoto : la pagode aux cinq étages
En tournant sur votre gauche, vous verez le Gojunoto, la pagode aux cinq étages. Il s’agit de la deuxième plus grande pagode du Japon. La première étant au temple To-ji à Kyoto.

La pagode de Senso-ji et la porte Hozomon. Photo par Michaël da Silva Paternoster.
Une première version de ce bâtiment a été construite au Xe siècle par le samouraï Taira no Kinmasa, en même temps que le Kaminarimon. Mais l’architecture actuelle date du XVIIe siècle, durant le reigne de Tokugawa Iemitsu. Le Gojunoto contient les cendres de Bouddha.
Hondo : le hall principal dédié à Kannon
C’est dans le hall principal que se trouverait la statue de Kannon. J’utilise le conditionnel, car vous ne pourrait pas la voir, même en pénétrant dans ce bâtiment. Une légende raconte que la statue était si resplendissante que les moines décidèrent de l’enterrer sous le Hondo.

Hall principal du temple Senso-ji. Photo par Michaël da Silva Paternoster.
Je vous conseille de lever la tête lorsque vous aurez franchi le seuil du plus grand bâtiment de ce complexe religieux. Car vous trouverez de nombreuses peintures sur le plafond du temple.
Une fois que la visite du hall principal est terminée, vous pouvez vous rendre dans le fumoir à encens qui se trouve au centre de la cours. Déplacez la fumée vers les parties douloureuses de votre corps. La tradition dit que cela apaisera votre souffrance.
Vous pouvez également récupérer un omikuji contre 100 yens dans l’un des bâtiments se trouvant sur la cours. Ces petits papiers divinatoires ont une traduction en anglais. Mais prenez garde, car Senso-ji a la réputation de donner plus de mauvaises prédictions aux visiteurs que dans les autres temples de la ville.

Qui est la divinité Kannon ?
Kannon, aussi connue sous le nom de Guanyin en Chine, est la divinité de la compassion dans le culte Bouddhiste Mahayana. Une école religieuse très populaire en Asie de l’Est. Elle peut être représentée à la fois sous des traits masculins ou féminins.
Elle fait partie des dieux les plus vénérés du Japon. Outre Sensoji, les temples majeurs de Shitennoji à Osaka et de Kiyomizu Dera à Kyoto lui sont dédiés.
Elle a donné son nom à Canon, la célèbre marque japonaise spécialisée dans l’optique et l’imagerie.
Histoire du temple Senso-ji : faits et légendes
La légende des deux pécheurs d’Asakusa
La légende raconte que Senso-ji a été érigé au VIIe siècle, durant l’époque Nara, après que deux frères aient pêché une statue de Kannon dans la rivière Sumida. A cette époque, Tokyo n’existait pas encore et Asakusa n’était qu’un village de pêcheurs. Les frères Hinokuma Hamanari et Takenari auraient apporté cette statue à Haji no Nakatomo, le chef du village. Ce dernier étant un fervent croyant aurait reconnu la divinité et ordonné de construire un autel en son honneur.
Le nom « Senso » (浅草) vient d’une lecture différente des deux caractères qui composent le mot « Asakusa ».
Un temple plus vieux que Tokyo
Un premier temple de taille modeste aurait été achevé en 645, à quelques mètres du lieu où a eu la pêche miraculeuse. Cette histoire fait de Senso-ji le temple bouddhiste le plus ancien de Tokyo.
Ce n’est qu’au cours des siècles suivants que ce site religieux est devenu aussi majestueux. Les prières de nombreux croyants auraient été réalisées, ce qui a poussé les familles les plus aisées de la région à donner des fonds à la secte Tendai, qui gérait ce temple jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale.
La popularité du temple ne fit que croître, au point où les familles de samouraïs les plus influentes du Xe et XIe siècles, les Tairas et Minamotos, se rendent à Senso-ji pour avoir le soutien des dieux dans la guerre de Genpei. Certains de ces combattants donnèrent des soutiens financiers qui permettent d’embellir le complexe religieux. C’est notamment le cas de Taira no Kinmasa qui y fit construire les portes Kaminarimon et Hozomon.

Ukiyo-e de l’artiste japonais Hokkei représentant le Senso-ji au XIXe siècle. Oeuvre dans le domaine public.
Le temple des shoguns Tokugawa
Tokugawa Ieyasu aurait entrepris de construire la ville d’Edo, qui deviendra plus tard Tokyo, car ce lieu était sous la protection de Senso-ji au Nord-Est et Zojo-ji, un temple aujourd’hui à proximité de la Tour de Tokyo, au Sud-Ouest. En effet, selon la géomancie chinoise, les ennemis attaquent le plus souvent depuis ces deux directions. Le premier shogun Tokugawa aurait naturellement choisi ces deux temples comme des gardiens de la dynastie qu’il venait de fonder en les nommant « temples du shogun ».
Au XVIIe siècle, un sanctuaire shinto est construit non loin du temple Sensoji pour honorer les deux frères pêcheurs, Hamanari et Takanari. Il s’agit du sanctuaire d’Asakusa.
Hôtels à proximité du Senso-ji
Il peut être stratégique de trouver un hôtel à proximité du temple Senso-ji, à Asakusa. En effet, plusieurs autres quartiers touristiques de l’Est de Tokyo se trouvent à seulement quelques stations de la gare d’Asakusa. C’est notamment le cas d’Akihabara et d’Ueno.
Evenements à proximité

Sanja Matsuri
Le Sanja Matsuri, littéralement « le festival des trois sanctuaires », est le plus grand festival shinto de Tokyo. Il honore les deux frères Hinokuma qui ont pêché la statue de Kannon dans la rivière Sumida. Il se déroule principalement dans le sanctuaire d’Asakusa, mais les processions passent également par la Nakamise Dori.
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