Shirakawago est un village reculé situé dans une région montagneuse au coeur du Japon. Son bourg d’Ogimachi est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO car la plupart de ses habitations sont des parfaits exemples de constructions traditionnelles adaptées à leur environnement.
Que voulez vous savoir sur Shirakawa-go ?
Dans cet article, j’aborde tout ce que vous devez connaître pour mieux comprendre et visiter Shirakawa-go. Utilisez le menu ci-dessous pour vous rendre directement à la partie qui vous intéresse.
Visiter le village traditionnel d’Ogimachi, à Shirakawa-go
Ogimachi est le village comptant le plus de Gassho-zukuri, il est le centre historique de Shirakawago. On y trouve 59 de ces maisons typiquement japonaises. Certaines d’entre-elles sont encore habitées aujourd’hui.

Shirakawago en plein hiver. Photo par Michaël da Silva Paternoster pour Nipponrama.
Plus généralement, il y a un total de 117 structures classés comme étant des bâtiments historiques à préserver à Shirakawago. La plupart de ces maisons sont construites parallèlement au cours de la rivière Sho, ce qui donne une impression de cohérence dans la structure du village.
Chacune des fermes de Shirakawago sont séparées par des champs. La plupart des rues du bourg font entre deux et quatre mètres de large, sauf pour l’avenue principale qui traverse le village du Nord au Sud. Cet axe est plus récent que les autres voies tracées dans le village, puisqu’il est apparu à la fin du XIXe siècle.

Champs enneigés à Shirakawago. Photo par Michaël da Silva Paternoster pour Nipponrama.
Ce sont les routes du villages qui forment la majeure partie des limites entre les propriétés d’Ogimachi. Cette caractéristique donne l’impression que le village est un espace ouvert, puisqu’on y trouve pas de murets ou de grillages pour définir les contours de chaque terrain.
Pourquoi Shirakawago est-il classé au patrimoine mondial de l’UNESCO ?
En 1995, le village a rejoint la liste des lieux protégés du patrimoine mondial de l’UNESCO avec les villages traditionnels de Gokayama, dans la préfecture de Toyama. Cette organisation international a décidé qu’il fallait préserver ces endroits pour l’architecture atypique de ses maisons et la nature qui les entoure. Mais également pour mettre en avant le style de vie de leurs habitants qui est fondé sur le partage et le soutien mutuel.
Je parlerai plus tard de ce style de vie solidaire, mais avant je vais vous présenter quelques uns des points d’intérêts que je vous conseille de visiter à Shirakawago.

Musée en extérieur de Gasshozukuri Minkaen
Les 26 maisons traditionnelles de ce musée à ciel ouvert vous feront voyager dans le temps. Vous pourrez mieux comprendre comment le quotidien des habitants de Shirakawago à travers l’histoire.

Maison Wada
Vous pouvez visiter l’une des plus grandes résidence de Shirakawa-go. Selon moi, la partie la plus intéressante de la visite est lorsque vous vous trouvez sous le toit. Cela vous permet de voir comment cet espace était exploité par les habitants de cette maison.

Le point d’observation
Ce mirador se trouve à une quinzaine de minutes de marche du village. L’ascension vaut le coup, puisqu’une fois en haut de cette colline, vous pourrez admirer l’entièreté d’Ogimachi. Sauf si vous venez un jour où la neige tombe abondamment. Dans ce cas, préférez plutôt prendre un café ou faites des bonhommes de neige.

Shirakawa-go no Yu
Shirakawago possède un onsen. Vous pourrez vous y attarder si vous devez attendre votre bus après avoir visité l’ensemble du village. Attention, le prix des serviettes n’est pas inclus dans le ticket d’entrée.
Qu’est-ce qu’un Gassho-zukuri ?
Le terme “Gassho-zukuri” signifie “conçu comme des mains pendant la prière” en japonais. Ce nom fait référence à l’inclinaison des toitures des maisons typiques de Shirakawago, de Gokayama, ou encore du village traditionnel d’Hida à Takayama.

Un gassho-zukuri convertie en gassho-zukuri. Photo par Michaël da Silva Paternoster pour Nipponrama.
Les premiers bâtiments ayant ces caractéristiques ont été conçus au début du XVIIIe siècle. Mais la forme finale de ce type de structure n’est apparu qu’un siècle plus tard. Cette évolution a permis de développer la production de soie et de poudre à canon dans la région.
Les toits de chaume les plus connus du Japon
Les toits de chaume de ces bâtiments sont tellement pentus qu’ils rappellent la position des mains des moines bouddhistes lorsqu’ils prient. Cette posture religieuse est appelée “gassho” au Japon. La charpente de ces bâtiments est inclinée entre 45 et 60 degrés.
Ce style architectural qui ne nécessite aucun clou n’est pas purement esthétique. Il permet aux charpentes de résister au poids de la neige qui tombe abondamment en hiver dans les régions montagneuses du Japon. De plus, cela laisse un espace exploitable sous le toit des bâtiments. Les Gassho-zukuri de Shirakawago contiennent entre deux et quatre étages. Du XVIe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle, de nombreux ménages se servaient de ces greniers pour faire de la sériciculture. C’est-à-dire, l’élevage du ver à soie.

Les combles de la maison Wada. Photo par Michaël da Silva Paternoster pour Nipponrama.
Par le passé, le toit de chaume de ce type de maison pouvaient être utilisé de 50 à 80 ans. Mais aujourd’hui, il faut les remplacer tous les 30 ans.
Du bois, de la charpente aux fondations
Les Gassho-zukuri sont intégralement construites en bois, ce qui les rend extrêmement inflammables. Afin d’éviter ce genre de risque, toutes les activités qui nécessitent d’allumer un feu sont interdites, sauf les techniques de chauffage traditionnelles.
Un exercice d’incendie est effectué tous les ans au début de novembre. Cette manoeuvre permet de vérifier que tous les canons à eau installés dans le hameau fonctionnent correctement. Ils sont tous activés en simultané, ce qui est assez spectaculaire à voir.
Des maisons adaptées à toutes les saisons
Une autre caractéristique importante de ce type de bâtisses est qu’elles sont constamment orientées dans la direction Nord-Sud. Cela permet de couper le vent et d’optimiser l’exposition au soleil. Ce qui a pour effet de rafraîchir l’intérieur de la maison en été et de rester au chaud pendant l’hiver.
Yui, un style de vie basé sur le partage
Le village de Shirakawago ne peut exister que grâce au soutien mutuel des habitants. Par le passé, le bourg était coupé du reste du Japon lors des hivers enneigés. En effet, Shirakawago est l’un des endroits du Japon où la neige tombe le plus. Tous les hivers, 2 à 3 mètres de neige atterrissent sur le sol de ce petit village. Les routes étant bloquées, les habitants de Shirakawago ne pouvaient compter que sur eux-mêmes pour vivre. Ces conditions ont favorisé l’entraide.

Un groupe de touristes dans les rues enneigées de Shirakawago. Photo par Michaël da Silva Paternoster pour Nipponrama.
De même, la construit et la restauration des gassho-zukuri impliquent l’ensemble de la population de Shirakawago. Chacune des familles du bourg collectaient de l’herbe qu’il faisait sécher afin d’aider à la construction et à la restauration des maisons du voisinage. D’ailleurs, tous les habitants se mettent à l’oeuvre lorsqu’il faut remplacer la paille d’une toiture du village.
Ce style de vie est souvent retranscrit par le kanji “結”, qui se lit “Yui”. Il peut être traduit par « le lien » ou « l’attachement ». On retrouve notamment ce caractère chinois dans le mot « 結婚 » (kekkon) qui signifie « marriage » en japonais.
Les souvenirs à ramener de Shirakawago
Shirakawago étant un lieu hautement touristique, les boutiques de souvenir n’y manquent pas. Parmi les nombreux produits vendus par ces magasins, deux d’entre eux sont incontournables si vous souhaitez rapporter des produits vraiment traditionnels de cette région montagneuse.

Poupées Sarubobo
Les poupées Sarubobo sont l’un des souvenirs les plus authentiques que vous pouvez ramener de Shirakawago. Ces figurines en toile rouge représente de façon très minimaliste un singe sans visage vêtu d’une tenue traditionnelle.
Les habitants de la région regardent fixement la tête de ces petites poupées. Ils imagine alors le visage d’un enfant qui leur est cher dans leur esprit, puis prient pour le bien être de cet être cher.

Saké
La production locale de saké est principalement réalisée par le sanctuaire Hachiman de Shirakawago. Les bouteilles de cette boisson contiennent de nombreux grains de riz. Elles sont servies durant le festival Doburoku. Vous pourrez facilement trouver cet alcool typique dans les boutiques de souvenir du village.
En outre, vous pourrez également trouver un mélange de sakés distillés dans les ryokans et les boutiques de la région. Mais fait très attention ! Cette substance contient pas moins de 60% d’alcool.
Mon avis sur Shirakawago
En bref
Le hameau de Shirakawago mérite d’être classé au patrimoine mondiale de l’UNESCO. Le village est facilement accessible depuis des villes comme Kanazawa ou Takayama. Cela en fait un lieu parfait pour une excursion d’une demie-journée.
Cette facilité d’accès fait de Shirakawago un lieu très touristique. Si vous avez une aversion absolue pour le tourisme de masse, passez votre chemin et visitez plutôt des villages traditionnels un peu moins connus, comme Tsumago et Magome par exemple.
J’ai pu le visiter pendant l’hiver, mais les quelques photos que j’ai vu du village durant le printemps et l’automne me donne envie de découvrir les différentes facettes qu’offrent les quatres saisons à Shirakawago.
Où boire et manger ?
Kyoshu
Ce gassho-zukuri est en fait un café. Les baies vitrées vous permettront d’admirer le village d’Ogimachi en restant au chaud.
Coffee Hina
Un petit café situé à quelques mètres de l’arrêt de bus qui vous amenera à Kanazawa. L’atmosphère y est très relaxante.
Masuen Bunsuke
Ce restaurant situé dans un gassho-zukuri propose de nombreux plats à base de poisson péché dans la rivière Shogawa.
Kita-no-sho
Goûtez au boeuf de la région dans un gassho-zukuri. Vous pourrez admirer la rivière Shogawa depuis la véranda du restaurant.
Hôtels à Shirakawa-go
Il y a plus d’une quarantaine d’hôtels dans le petit village de Shirakawa-go. Certains de ces établissements sont des ryokans se trouvant dans des gassho-zukuris. Tout est présent pour vous faire vivre une expérience innoubliable. Je vous invite à découvrir mes recommandations d’hôtels à Shirakawago et dans les alentours en cliquant sur le lien ci-dessous.
Informations pratiques
Comment se rendre à Shirakawago
Shirakawago se trouve dans la partie Nord-Ouest de Gifu, dans le centre du Japon. Ce village ne possède aucune gare. Vous ne pourrez vous y rendre que par les routes montagneuses, en bus ou en voiture de location.
Comment se rendre à Gokayama depuis Shirakawago ?
Shirakawago est inscrite au patrimoine mondiale de l’UNESCO au côté de Gokayama, un village voisin situé dans la préfecture de Toyama. La plupart des visiteurs ne s’arrêtent qu’à Shirakawago, ce qui fait de Gokayama un endroit un peu plus intimiste que sa consoeur.
Gokayama est plus petite et plus difficile d’accès que Shirakawago. Ce qui explique que de nombreux touristes ne prennent pas la peine de s’y aventurer.
Les hameaux de Suganuma et Ainokura sont les plus connus de Gokayama, vous pouvez y rendre en bus depuis Ogimachi, à Shirakawago.