Les jardins de Kenrokuen sont un immense espace vert situé dans le coeur de Kanazawa, dans la préfecture d’Ishikawa. Il s’agit de l’une des principales attractions touristiques de la ville, puisque ce parc est considéré comme l’un des trois plus beaux jardins japonais. Pour cette raison, vous ne devez en aucun cas passer à côté de Kenrokuen si vous visitez Kanazawa.
L’histoire de Kenrokuen est liée à la famille Maeda, qui régnait sur la province de Kaga, région qui est devenue l’actuelle préfecture d’Ishikawa dont Kanazawa est la capitale. Le développement de ces somptueux jardins a été assuré par les seigneurs successifs de ce puissant domaine, du début du XVIIe siècle jusqu’au milieu de XIXe siècle.
Malgré le fait qu’ils étaient issus de la classe guerrière, les membres de la famille Maeda étaient réputés pour apprécier l’art et l’esthétisme. Ils ont longtemps été la deuxième famille la plus riche après la dynastie shogunale des Tokugawa. C’est cette richesse qui leur a permis d’attirer des artisans et des artistes renommés dans leur fief.
Les jardins de Kenrokuen sont l’une des plus importantes réalisations entreprises par le clan Maeda. Ces jardins faisaient autrefois partie intégrante du château de Kanazawa, la résidence principale de cette famille. Aujourd’hui encore, le parc est relié à ce qu’il reste du château par un pont.
Sommaire
Cet article répond à la plupart des questions que vous pouvez vous poser au sujet des jardins de Kenrokuen. Utilisez le menu ci-dessous pour vous rendre plus rapidement à la partie qui vous intéresse.
Qu’y a-t-il à voir dans Kenrokuen ?
Kenrokuen est un immense jardin japonais couvrant une superficie de plus de 11 hectares sur lesquels sont plantés près de 9000 arbres. Les arrangements sophistiqués de cette promenade combinent 183 espèces de plantes. Parmi ces arbres se trouve le pin Karasaki qui a été originellement planté par le seigneur Nariyasu de Karasaki à proximité du lac Biwa, au XIIIe siècle.
Le parc est articulé autour d’un grand étang nommé Kasumigaike. Une île se trouve au centre de cette grande étendue d’eau. Elle abriterait un ermite ayant des pouvoirs magiques. Honnêtement, je ne vois pas où pourrait se cacher cet homme, puisque l’île est relativement petite.

L’étang Kasumigaike des jardins de Kenrokuen caché derrières des branchages et leurs câbles. Photo par Michaël da Silva Paternoster pour Nipponrama.
Le Kotoji-toro est l’élément le plus emblématique des jardins de la famille Maeda. Cette lanterne possède deux pieds, ce qui est plutôt inhabituel. Son nom vient du fait qu’elle ressemble à un pont posé sur un koto, une harpe typiquement japonaise.
Mais ce n’est pas tout, puisque vous y trouverez également la plus vieille fontaine du Japon. Cette prouesse a été facilité par la pression naturelle de l’eau qui jaillit à cet endroit.
Ganko-bashi est aussi un pont réputé pour sa forme épurée. Son nom peut être traduit en “pont des oies”. Cette appellation vient du fait que le pont est constitué de onze pierres rouges positionnées comme un groupe d’oies en plein vol.
Le parc contient plusieurs bâtiments ayant chacun leur propre fonction. Yugao-tei est une maison de thé. Il s’agit également de la plus vieille structure de ces jardins. Shigure-tei est une maison de repos, elle a tout d’abord été construite par Maeda Tsunanori, mais a dû être reconstitué à la fin du XXe siècle.
Enfin, la petite pagode Kaiseki, qui se trouve sur une île, non loin de l’entrée principale du parc, aurait été offerte à la famille Maeda par Toyotomi Hideyoshi, le célèbre samouraï qui a unifié le Japon au XVIe siècle. Une théorie raconte, qu’elle aurait été ramenée de Corée par Kato Kiyomasa. Ce samouraï s’était battu lors de la guerre d’Imjin, l’une des tentatives japonaises de conquérir la péninsule coréenne.

La pagode Kaiseki photographiée par des touristes. Photo par Michaël da Silva Paternoster pour Nipponrama.
Grâce à ces nombreux points d’intérêt, le parc est agréable à visiter tout au long de l’année. Les visiteurs peuvent assister à la floraison des cerisiers et des pruniers durant le printemps. Les iris apparaissent au début de l’été. Il est possible d’observer les feuilles orangées des arbres au cours de l’automne. En hiver, la neige s’invite dans le parc, c’est l’occasion de voir apparaître de drôles de structures.
Qu’est-ce que sont les câbles attachés aux arbres des jardins ?

La statue de Meiji entourée par des arbres munis de yukitsuri à Kenrokuen. Photo par Michaël da Silva Paternoster.
En hiver, vous pourrez voir de nombreux fils attachés aux branches des arbres de Kenrokuen. Ces câbles formant des toiles coniques sont appelés “Yukitsuri”, ce qui signifie littéralement “accroche-neige”. Ils sont installés au début de novembre et servent à soulager les branches du poids de la neige qui tombe en grande quantité dans la région. Ce système ingénieux préserve la beauté du parc, car les arbres ne sont pas endommagés par cette dure saison.
Quelle est la signification de “Kenrokuen” ?
Kenrokuen, “兼六園” en japonais, peut être traduit par “les Jardins aux Six Attributs”. Ces six attributs sont le sentiment d’espace, la tranquillité, la ruse, l’ancienneté de par l’âge des plantes et des structures humaines, les cours d’eaux et la magnifique vue sur la ville que l’on a depuis les jardins. Ce sont ces six attributs qui définissent la beauté des paysages de Kenrokuen.
L’histoire de ces fabuleux jardins
Avant de devenir le Kenrokuen, cet espace avait servi à accueillir un penseur chinois qui avait été invité par Maeda Toshinaga, le deuxième seigneur de Kaga, à la fin du XVIe siècle. Puis, il avait été utilisé pour loger les servantes de Tamahime, la petite fille de Ieyasu Tokugawa, le plus puissant des samouraïs du début du XVIIe siècle. Cette princesse était devenue la femme de Toshitsune, le troisième seigneur de Kaga. Ces résidences sont abandonnées dans les années 1620, lorsque Tamahime décède. La construction des jardins de Kenrokuen débutent après cet événement.

Un cours d’eau dans les jardins de Kenrokuen. Photo par Michaël da Silva Paternoster pour Nipponrama.
La première trace attestée de l’existence des jardins est l’achèvement d’un canal nommé Tatsumi en 1632, sous le reigne de Toshitsune. Kenrokuen est alors utilisé par les descendants de ce seigneur pour y organiser des banquets.
Malheureusement, le jardin est détruit par un feu en 1759. Le seigneur Maeda Harunaga entreprend la reconstruction de cet espace vert en 1774. Il en profite pour y édifier la maison de thé Yugao-tei.
Le parc n’est officiellement appelé Kenrokuen qu’à partir de 1822. C’est Matsudaira Sadanobu, seigneur du domaine de Shirakawa dans l’actuelle préfecture de Fukushima (donc rien à voir avec Shirakawa-go), qui lui trouva ce nom en s’inspirant d’une oeuvre du poète chinois Li Gefei dans laquelle il définit les attributs d’un paysage parfait.
La forme actuelle du parc n’est établie qu’en 1837, lorsque Nariyasu, le 13e seigneur de la lignée Maeda, agrandit l’étang principal.

Un touriste visitant les jardins de Kenrokuen. Photo par Michaël da Silva Paternoster pour Nipponrama.
Kenrokuen est ouvert au public depuis 1872. Le parc est approuvé par le Ministère d’Etat en 1874.
Mon avis sur Kenrokuen
En bref
Comme je le disais au début de cet article, vous devez absolument visiter les jardins de Kenrokuen si vous vous rendez à Kanazawa. Cet immense espace vert témoigne de la richesse de la famille Maeda. Il s’agit d’un exemple parfait de jardin japonais.
De plus, cette attraction touristique est facile d’accès. Elle se trouve à quelques pas du château de Kanazawa, auquel ces jardins étaient autrefois rattachés. Le musée d’art contemporain du XXIe siècle est à seulement quelques minutes de marche.
Enfin, se promener dans Kenrokuen est agréable tout au long de l’année. J’ai pu le visiter en automne et en hiver, deux saisons qui ne sont normalement pas adaptées aux promenades dans des espaces verts, et c’était une très bonne expérience dans les deux cas.
Informations pratiques
Accès
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Comment se rendre à Kanazawa ?
Lisez mes articles dédiés pour savoir comment aller à Kanazawa depuis les principales villes touristiques du Japon.
Autres monuments à proximité
Kenrokuen se trouve dans une partie très touristique de Kanazawa. Vous n’aurez pas de mal à vous occuper une demie journée dans ce secteur de la ville qui propose des activités diverses. Les trois attractions suivantes sont situées à seulement quelques minutes de marche des jardins de Kanazawa.
Se loger à Kanazawa
Kanazawa et ses alentours ont tellement à offrir aux touristes qu’il est judicieux de rester une ou plusieurs nuits dans cette ville pour pouvoir profiter de tout ce qu’elle a à offrir. Voici mes recommandations d’hôtels à Kanazawa.
Les trois jardins les plus célèbres du Japon
Kenrokuen est l’un des trois jardins les plus célèbres du Japon. Les deux autres sont :

Korakuen d'Okayama
Situé à proximité du château d’Okayama. Ce jardin a été construit en 1700 à la demande de Ikeda Tsunamasa, le seigneur de la région.

Kairakuen de Mito
Situé dans une ville connue pour son école d’inspiration confucéenne. Ce jardin a été créé par Tokugawa Nariaki, le seigneur de Mito.